De base, grâce à son don, on se sent bien en présence d'Alyson. Son tempérament sincère et son sourire facile facilitent ses interactions sociales.
Mais s'il y avait un seul mot pour la décrire, ce serait contradictoire.

La particularité de son don a beau faire d'elle une sauveuse dans l'âme, elle ne ressent pas le besoin de parcourir les rues pour venir en aide à toutes les personnes dans le besoin qu'elle pourrait croiser.
D'un autre côté, appelez-la à l'aide et il lui sera quasiment impossible de refuser.

Incapable de faire du mal à autrui, elle éprouve pourtant une attirance irrémédiable envers la malveillance, le sadisme et la noirceur. Une attraction masochiste résultant d'un comportement autodestructeur suivant un traumatisme de son enfance amplifié par son don ? Une envie de relever le défi de plonger dans ces êtres plus sombres que la nuit pour y trouver la fine étincelle de lumière présente en chacun de nous ?
Sûrement un peu des deux... Il faut dire qu'elle ne s'est jamais vraiment penchée sur ce qui la poussait à agir. Elle agissait, c'est tout.

Depuis qu'elle fut livrée à elle-même, elle ne fit que suivre son instinct, sans but ni plan précis.
Si elle est devenue archiviste aux archives nationales de Dublin, c'est parce que c'est un travail loin des autres et de leurs émotions envahissantes tout en lui donnant accès à une immense base de données très pratique pour son travail officieux de mercenaire.

Car son don fut repéré et attira l'intérêt de certaines organisations, notamment le Conclave. Et même si elle déclina leur offre, ils gardèrent un œil sur elle, lui proposant divers contrats spécifiques.
Cela lui permit ainsi d'avoir, malgré son mode de vie peu communautaire, une certaine existence dans le monde surnaturel.

Au final, le caractère d'Alyson en lui même est dur à décrire. Ayant grandit avec son empathie, celle-ci lui forgea une personnalité bienveillante tout en l'endurcissant. En vérité, Alyson fonctionne sous plusieurs couches.

En surface, c'est une femme souriante, avenante et qui a le rire facile. Se mettant aisément à la place des autres, elle est très compréhensible et indulgente.
Elle aime beaucoup que l'on se confie à elle, c'est pour elle une marque de confiance qui la rouche.

Mais juste en-dessous de ce visage doux et souriant se cache un tempérament en fer forgé. Construite après avoir été exposée aux tourments de foules entières et de part son travaille de mercenaire, elle est loin de se faire marcher sur les pieds.
C'est un trait de personnalité que l'on découvre quant on franchit le poid de non-retour avec elle. Son seuil a beau être élevé, celui-ci une fois franchit, son pardon n'est pas à espérer et il vaut mieux ne pas lui parler quand elle est en colère.

Malgrés tout, derrière ces couches de bienveillance et de force, se cache juste quelqu'un de très sensible qui désespère pouvoir trouver un jour la famille qu'on lui a toujours refusé.

Même si Alyson grandit au milieu d'humains, ignorant l'existence d'êtres aussi exceptionnels qu'elle, elle est à présent consciente de l'existence de toutes les races, les côtoyant principalement grâce à son appartenance au Syndicat et en en croisant d'autres durant ses contrats pour les organisations.

Jugeant les Vampires, les Lycans et les Thérians les plus dangereux, elle se renseigna sur eut en priorité. En effet, l’inconvénient avec son empathie, c'est qu'en présence d'autres espèces, elle peut avoir exactement les mêmes réactions qu'eux, voir pire si son interlocuteur est habitué à ses instincts et sait se maîtriser. Seul la connaissance de ces réactions lui permet de les anticiper et de s'y préparer.

Finalement, c'est sur les possessions et les sorciers, sa propre espèce, qu'elle en sait le moins. En colère contre ses semblables qui ne se sont jamais manifesté devant elle, elle a, de la même manière qu'avec ses parents, un réel blocage et est incapable d'aller vers eux d'elle-même.

Elle ne sait donc pas que son existence est un cas rare d'union entre une possession et un sorcier, elle aurait alors peut-être souhaité en savoir plus sur ces deux espèces.

Étant membre du Syndicat, Alyson est consciente de l'existence des trois organisations à plus ou moins grande échelle.

Elle connaît surtout le Conclave qui est son plus grand employeur et elle entretient une relation plus ou moins tendue mais stable avec les membres qu'elle rencontre. En réalité, elle n'aime pas leurs méthodes, même si elle conçoit le fait que celle-ci a une efficacité.

La Garde lui confie aussi quelques contrats de temps en temps. Mais cela reste plus rare. Les trouvant un peu trop idéalistes et enfermés dans leur réalité pleine d'honneur et de règles, elle pense malgré tout leur présence indispensable pour contrebalancer avec le Conclave et elle apprécie un peu plus les membres qui la composent.

Quant au Cercle, elle ne fut jamais en contact direct avec cette organisation. Elle n'en sait que quelques rumeurs par le biais de ses collègues. Et même si elle n'en a qu'une vision très abstraite, elle respecte cette quête de savoir qui trouve un certain écho en elle.

Parmi les Indépendants surnaturels ou non, à part ses collègues du Syndicats avec qui elle échange divers tuyaux et renseignements, elle n'a pas de réelle opinion. Principalement parce que, de par leur indépendance, l'opinion d'Alyson fonctionne au cas par cas avec eux.

Le seul autre groupe en dehors des organisations dont elle a entendues parler à par le Syndicat et le XIII et elle ne sait pas quoi penser d'eux. Peut-être qu'elle parviendrait à arrêter son opinion si elle arrivait à cerner le but réel dans leurs actions... Mais c'est pour le moment loin d'être le cas.

Alyson ne se souvient pas de ses parents. Elle grandit avec eux jusqu'à l'âge de 7 ans, mais curieusement elle ne possède aucun souvenir, pas même une seule image ni réminiscence, d'avant sa séparation. La seule chose qu'elle sait d'eux c'est qu'ils sont encore en vie, dans un hôpital psychiatrique dont elle ignore la localisation.
Lorsqu'elle avait eu l'âge de se mettre en quête de vérité, son tuteur lui avait confié un dossier comportant des copies de rapports de police, des verdicts judiciaires et des profils psychologiques. La jeune femme n'avait pas pu en lire la moitié avant de stopper brusquement, au bord de la crise de panique. Depuis, elle est incapable d'y retoucher.

Drogue, violence conjugale, comportement suicidaire... Il n'en fallut pas plus à Alyson pour comprendre à quel point les flux émotionnels auxquels elle avait été exposés dans les premières années de son enfance l'avaient torturés au point que son esprit ait occulté toutes ces années pour préserver son développement.
Elle en fait encore quelques cauchemars, se réveillant en sueur et avec un mélange de fureur, de terreur et de désespoir qui lui compresse la poitrine. Elle ne se souvient jamais de ces rêves, même si elle finit par comprendre de quoi il s'agissait. Mais c'était comme si son esprit lui interdisait de s'en souvenir, ne la jugeant pas assez prête à encaisser le choc sans en ressortir entière.

La vie d'Alyson ne commença alors qu'à ses 7 ans. Une jeune fille élevée par l'État, placée de famille d'accueil en famille d'accueil, trop turbulente et difficile à gérer pour rester quelque part. On l'emmena voir différentes personnes pour lui apprendre à se contenir, mais toutes furent plus inefficaces les unes que les autres.
Ce n'est pas qu'elle n'avait pas envie de s'en sortir, mais sans qu'elle ne sache vraiment, à chaque fois qu'elle voyait des jeunes se battre, elle ne pouvait s'empêcher de foncer dans la mêlée. Quelquefois, cela venait même d'elle-même ! Une colère soudaine pour quelqu'un à qui elle n'avait jamais parlé lui faisait se jeter sur cette personne pour la frapper.

Elle mit des années avant de comprendre que ces émotions n'étaient pas les siennes. Ce fut un homme d'Église qui lui permit d'avoir le déclic. L'homme était très bon et elle se sentait plus calme en sa présence, si bien qu'elle passait beaucoup de temps à discuter avec lui. C'est là qu'un jour il lui parla de la thèse qu'il était en train d'écrire sur l'empathie et ses différents niveaux chez les humains.
Alyson avait alors 14 ans quand elle comprit ce qu'elle était réellement. Cela eut l'effet d'une bombe dont elle mit plusieurs mois avant de s'en remettre. Bien sûr,'elle n'arrivait pas à contrôler ses crises émotionnelles vu que les émotions qu'elle ressentaient à ce moment et leur causes ne lui appartenaient pas ! Elle n'était pas folle, elle possédait juste une capacité mentale sur-développée par rapport aux autres !

Le soulagement laissa ensuite place à la panique. Comment faire la différence entre ses propres émotions et celles des autres ? Comment préserver qui elle était ? Elle comprit alors que pour apprendre à se maîtriser, la première chose qu'elle devait faire état de quitter Dublin, quitter les grandes villes pour s'isoler et se protéger des émotions d'autant de monde.
Son tuteur accéda à sa demande, aussi surprenante qu'encourageante, et il l'envoya dans une ferme au fin fond de la campagne irlandaise. Elle passa alors un an dans un élevage de vaches, à travailler le matin et étudiant ses cours par correspondance l'après-midi. Ce retour aux sources et cette isolation l'aidèrent beaucoup à se reprendre en main et à saisir toutes subtilités de ses capacités d'empathe.

Lorsqu'elle revint à Dublin, elle était capable de se maîtriser et avait bien la ferme intention de découvrir les gens qui lui étaient semblables. C'est à ce moment-là qu'elle obtint le dossier de ses parents de la part de son tuteur. Elle écarta rapidement cette piste, consciente que cela lui ferait plus de mal que de bien de ce côté-là, mais elle fut incapable de se séparer de ce dossier.
Elle commença alors à user de son empathie librement. Cela faisait partie d'elle et ce n'était aucunement voyant, alors pourquoi s'en priver ? Elle continua ainsi à affiner ses capacités d'année en année jusqu'à sa majorité. À ce moment-là elle l'utilisait à la perfection. Elle s'était faite aux émotions des autres comme d'un tout nouveau sens et les maniait aussi bien qu'un de ses membres.

Son empathie lui conférait un certain avantage, notamment dans les discussions professionnelles. Elle savait en effet comment dire les choses à quel moment pour se faire bien voir des autres. Et c'est principalement grâce cela qu'elle obtint facilement son poste d'archiviste aux archives de Dublin. À ses yeux, son travail lui permettrait peut-être de relier divers faits anciens relatés dans les archives avec d'autres surnaturels, mais elle fut introduite dans ce monde d'une tout autre manière.
C'est un peu plus tard, aux alentours de ses vingtaines, qu'Alyson fut contactée par des personnes très étranges. Apparemment, son don avait finalement été repéré et avait attiré l'attention de certaines personnes haut placées. Toutefois, elle ne garda aucun souvenir de son entretien avec eux. Elle se souvenait de personnes entrantes et les mêmes quittant son lieu de travail une fraction de seconde plus tard. Il y aurait dû avoir obligatoirement une interaction avec elle, mais les souvenirs de celle-ci étaient tout simplement... envolés.

Ce n'est qu'une semaine plus tard qu'elle fut à nouveau contactée. L'homme qui toqua alors à sa porte ne fut pas aussi mystérieux, et pourtant, les émotions qui la submergèrent lorsqu’elle lui ouvrit étaient... beaucoup trop intenses pour un simple humain. Il se présenta à elle comme un mercenaire et lui avoua que ses employeurs l'avaient recommandée à lui pour le contrat qu'il était amené à remplir.
Quelques minutes plus tard elle était dans une ruelle sombre, sous la pluie, avec un cadavre sous le nez dont émanait encore la terreur et les regrets ressenti par l'âme qui l'habitait. Elle serait allé vomir avant de s'enfuir en courant si elle n'avait pas ressenti le besoin que l'homme qui l'avait amené ici avait d'elle... ainsi que son envie de viande à la vue du corps encore chaud. Elle apprit plus tard qu'il était un loup-garou et que la pluie l'avait empêché de sentir toute piste menant à l'assassin, d'où le besoin d'Alyson.

Après ce premier contrat de mercenaire, elle se surprit à y avoir plus prit goût que de dégoût. Elle souhaita alors continuer et en informa le loup-garou qui devint alors son équipier... et amant. Il lui assura ainsi son entrée dans le monde surnaturel en douceur, lui enseignant tout ce qu'elle avait à savoir sur les organisations et les différentes races qui peuplaient ce monde en plus des humains.
Plusieurs années plus tard, elle fut malheureusement séparée de son compagnon et décida de continuer seule. Il avait été membre du Syndicat et lui avait permis son intégration lorsqu'ils avaient commencé leur duo. Depuis, grâce à ce groupe de mercenaires et les différents contrats qu'elle avait menés à bien, elle s'était fait ses propres contacts. Et c'est une fois seule qu'elle pût se considérer comme étant pleinement intégrée au monde surnaturel.

Récemment, face à la naissance du XIII et surtout face à ses actions concrètes, elle se mit à marcher sur des œufs. Les organisations étaient à cran, doutant de tout et de tout le monde. À présent, chaque alliance était remise en question. Toutes les cartes étaient remises en jeu. Et Alyson se demandait si elle allait en profiter pour en piocher une ou tirer son épingle de ce jeu dangereux... Mais est-elle connue pour être raisonnable ?