Les âmes damnées - ft. Danner
par Damian Dovran Mar 23 Fév - 19:47
Les âmes damnées
Damian & Danner
“La plupart des rencontres vous laissent de glace, n'imposent aucun trace dans votre vie. Et puis il y a celles qui, au contraire, la change totalement.”
De mésaventures en mésaventures, plus sordides les unes que les autres, Damian avait fini par trouver refuge dans une vieille baraque dublinoise, seulement habités par des rescapés de cette dure société qui avait tant de mal à intégrer les oubliés, les craintifs, les artistes déchus et autres âmes perdues. La majorité, bien évidemment, survivait seulement grâce à l'aiguille qu'ils s'enfonçaient dans le bras à heure fixe, avant de baver au sol, les yeux fixant des étoiles mortes. Damian, lui, n'avait jamais été tenté par cette substance brune et infecte, puant la mort ; il se contentait d'une bouteille d'alcool aussi indigeste que celui utilisé pour soigner des plaies, ou de bières bon marché, de quelques cigarettes et, si la chance lui souriait, d'un peu d'herbe de qualité discutable. Le reste des produits pouvant l'aider à croire que sa vie n'était pas si affreuse ne l'attirait absolument pas. Il savait qu'à cause de ces drogues trop fortes il perdrait, justement, l'unique chose qui le maintenait dans un semblant de vie supportable : sa haine, féroce et vicieuse à la fois, qu'il nourrissait au fil des mois contre ce monde absurde. Cette société en déclin, qui ne l'avait jamais accepté. Et, aussi, grâce à Mordred, qui apparaissait toujours au bon moment pour le rappeler à l'ordre s'il osait seulement dériver. Une bien belle seconde conscience que celle-ci...
Après avoir déambulé telle une âme en peine dans les ruelles de Dublin, qu'il finissait par connaître par cœur jusqu'à chaque brique ou dalle de béton de ses trottoirs, Damian s'était décidé à retrouver ce qui lui servait de domicile. Cette espèce de maison décrépie qu'on avait abandonnée, une maison à l'image de ses propriétaires illégaux aux allures de parasites. Le soleil déclinait à l'horizon, auréolant le relief du paysage urbain d'une lumière pourpre. Mains dans les poches, le visage bas, les yeux mornes, Damian s'avançait lentement, frissonnant à chaque petit vent s'immisçant dans le col de sa veste en simili cuir. Il s'arrêta non loin de la maison où l'attendait seulement un matelas crasseux, sortit une cigarette tordue de sa poche, un vieux zippo et essaya de l'allumer. En vain. Il était en panne d'essence. Poussant un profond soupir, il releva enfin le regard et s'étonna de voir une silhouette se dessiner sur un banc, un peu plus loin. Il put voir une petite lueur orangée illuminer ce visage, jeune et pensif, encadré de bouclettes ternes. S'il fumait, il devrait avoir un briquet. Se forgeant une mine avenante, Damian n'hésita pas et se dirigea vers ce type qu'il n'avait encore jamais vu dans le coin, lui semblait-il, et se planta devant lui pour lui dire avec bonhomie :
- Salut, mec. Dis, t'aurais pas du feu ? Mon zippo m'a lâché.
Il lui décocha un sourire amical, purement hypocrite. Mieux valait avoir l'air sympathique quand on grattait quelque chose. Ceci dit, dès qu'il aurait pu tirer sa première bouffée, il irait fissa rejoindre sa paillasse pour y piquer un somme ; ces heures de marche l'avait éreinté. L'autre gars leva le visage, le regarda et Damian sentit un trouble l'assaillir, chose à laquelle il ne s'attendait vraiment pas. Quelque chose lui tordit les boyaux. Cela ne dura qu'une fraction de seconde mais cela suffit à le chambouler fortement. Il resta béatement à le fixer avant de réagir et de prendre d'une main peu assurée l'objet quémandé, maugréant un vague remerciement. Il alluma sa propre cigarette, tira longuement dessus et expira un premier nuage de nicotine tout en rendant le bien au jeune homme assis. Oubliant déjà son intention première, qui était de détaler aussitôt après, Damian vint se poser à côté de lui, sur le banc, sans trop savoir pourquoi lui-même. Il n'était cependant pas homme à se poser énormément de questions et agissait à sa guise, ne suivant que ses impulsions du moment. Il tira deux ou trois autres bouffées avant de rompre le silence du crépuscule.
- T'habites dans les parages ? Je viens d'arriver, pour ma part, il y a deux semaines, mais je ne t'ai encore jamais vu.
Après avoir déambulé telle une âme en peine dans les ruelles de Dublin, qu'il finissait par connaître par cœur jusqu'à chaque brique ou dalle de béton de ses trottoirs, Damian s'était décidé à retrouver ce qui lui servait de domicile. Cette espèce de maison décrépie qu'on avait abandonnée, une maison à l'image de ses propriétaires illégaux aux allures de parasites. Le soleil déclinait à l'horizon, auréolant le relief du paysage urbain d'une lumière pourpre. Mains dans les poches, le visage bas, les yeux mornes, Damian s'avançait lentement, frissonnant à chaque petit vent s'immisçant dans le col de sa veste en simili cuir. Il s'arrêta non loin de la maison où l'attendait seulement un matelas crasseux, sortit une cigarette tordue de sa poche, un vieux zippo et essaya de l'allumer. En vain. Il était en panne d'essence. Poussant un profond soupir, il releva enfin le regard et s'étonna de voir une silhouette se dessiner sur un banc, un peu plus loin. Il put voir une petite lueur orangée illuminer ce visage, jeune et pensif, encadré de bouclettes ternes. S'il fumait, il devrait avoir un briquet. Se forgeant une mine avenante, Damian n'hésita pas et se dirigea vers ce type qu'il n'avait encore jamais vu dans le coin, lui semblait-il, et se planta devant lui pour lui dire avec bonhomie :
- Salut, mec. Dis, t'aurais pas du feu ? Mon zippo m'a lâché.
Il lui décocha un sourire amical, purement hypocrite. Mieux valait avoir l'air sympathique quand on grattait quelque chose. Ceci dit, dès qu'il aurait pu tirer sa première bouffée, il irait fissa rejoindre sa paillasse pour y piquer un somme ; ces heures de marche l'avait éreinté. L'autre gars leva le visage, le regarda et Damian sentit un trouble l'assaillir, chose à laquelle il ne s'attendait vraiment pas. Quelque chose lui tordit les boyaux. Cela ne dura qu'une fraction de seconde mais cela suffit à le chambouler fortement. Il resta béatement à le fixer avant de réagir et de prendre d'une main peu assurée l'objet quémandé, maugréant un vague remerciement. Il alluma sa propre cigarette, tira longuement dessus et expira un premier nuage de nicotine tout en rendant le bien au jeune homme assis. Oubliant déjà son intention première, qui était de détaler aussitôt après, Damian vint se poser à côté de lui, sur le banc, sans trop savoir pourquoi lui-même. Il n'était cependant pas homme à se poser énormément de questions et agissait à sa guise, ne suivant que ses impulsions du moment. Il tira deux ou trois autres bouffées avant de rompre le silence du crépuscule.
- T'habites dans les parages ? Je viens d'arriver, pour ma part, il y a deux semaines, mais je ne t'ai encore jamais vu.
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Danner Farag
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Date d'inscription : 13/02/2015
Race : Sorcier Servarum, aka Spectre
Groupe sociétal ou indépendant : ça, vous le saurez bientôt
Date de Naissance : 15/01/1984
Âge actuel : 31 ans
Situation amoureuse : Célibataire
Emploi dans le monde des humains : Sans emploi
Informations : Considéré comme dangereux. Mais c'est juste une rumeur
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par Danner Farag Ven 1 Avr - 19:22
Les âmes damnées
Welcome to the jungle. We've got fun and games. We've got everything you want, honey, we know the name
La vie à Dublin était parfois intéressante, et parfois non. Aujourd'hui était un jour d'intérêt. La personne qui venait de s'asseoir à côté de lui en était une preuve plus que flagrante. Peut-être même une preuve que le destin lui apportait directement les choses dignes de l'intéresser. Dangereux à dire, mais semblant parfois si vrai....
Bref, pour recontextualiser, le Corbeau sur son banc perché tenait dans son bec une clope. Le clodo, par la fumée alléchée, lui tint à peu près ce langage : "Yo, mec, t'aurais pas du feu?". C'est là que l'histoire commence à changer.
Devant Danner se trouvait Mordred, en possession du corps d'un gamin qui avait apparement vécu des jours meilleurs. Pendant une seconde, le regard du fantôme et celui du spectre se croisèrent, faisant naitre un sourire léger sur les lèvres de ce dernier. Fourrageant dans les poches de son blouson en cuir, il en tira son feu qu'il lança d'un coup de poignet au jeune homme. Celui-ci l'attrapa avec une agilité naturelle et s'assit à côté de lui pour fumer sa clope.
Le Spectre en profita pour le juger silencieusement. Présentation gentille, 10/10, faux sourire 8/10, choix des mots et du langage corporel 9/10... pas mal comme moyenne. Ajouté à l'introduction aux rèflexes, à l'arrangement de la tenue et à l'apparence générale, on arrivait à une moyenne intéressante. Déjà que trouver un Mordred était toujours intéressant en soit, en trouver un présentant bien était une superbe nouvelle.
"Disons que je zone un peu partout dans la ville. Normal que tu m'ai jamais vu, après, j'ai mes propres squat et mes propres horaires."
Il tira une grande bouffée sur sa cigarette et la jeta au sol, l'écrasant sous son pieds. En sortant une seconde de son paquet, il se retourna vers l'arrivant, un sourire amical sur le visage.
"Ca fait cours, deux semaine, ma foi. Alors, que penses-tu de cette superbe ville de Dublin ?"
C'était un test, évidemment. S'il était intelligent, Mordred s'en était rendu compte aussi. Sinon... et bien tout serait plus naturel. Et selon la réponse, ça donnerait à Danner une indication de comment tourner la discussion. Sa finalité était déjà fixée. Restait maintenant à déterminer la manière dont on pouvait l'atteindre.
par Damian Dovran Ven 1 Avr - 20:09
Les âmes damnées
Damian & Danner
“La plupart des rencontres vous laissent de glace, n'imposent aucun trace dans votre vie. Et puis il y a celles qui, au contraire, la change totalement.”
L'autre gars lui répondit, sur un ton tout à fait amical. Ce que des oreilles d'humain normal aurait perçu comme l'engagement d'une discussion superficielle, qui n'amènerait à rien de spécial, celles de Damian entendirent bien autre chose. Ou plutôt fut-ce Mordred. Celui-ci avait frémi, sensiblement, et son hôte avait ressenti cela comme un profond écho en lui-même. Puis, il lui parla. Enfin, parler... Ce n'était pas vraiment des mots dans leur sens propre, mais plutôt une transmission de pensées, mélangé de sensations, d'images. Autrefois, lors de ces premiers... messages intérieurs, Damian avait eu un mal fou à comprendre d'où cela pouvait lui venir. Il voyait, sentait et entendait des choses ressemblant à des rêves, mais plus proches des souvenirs en vérité, ce qui avait été longtemps perturbant. Surtout qu'il ne voyait pas comment il pouvait avoir en mémoire des événements se déroulant dans un décor médiéval... Tout cela l'avait amené vers ses études actuelles mais, entre temps, il avait compris. Il n'était pas seul. Jamais.
De cette même manière silencieuse, Mordred communiqua avec lui. Une sorte d'alerte, mais non de danger. Puis, un rire, qui se mêla à une immense sensation de joie, comme si Mordred arrivait à l'accomplissement de quelque chose de fortement attendu. Ce rire muet passa d'une des âmes à l'autre, et Damian, par réflexe, se laissa aller à un léger ricanement entre deux bouffées de cigarette. Il abandonna le masque de la bienséance, celui qu'il prenait pour avoir l'air d'un adolescent, d'un étudiant des plus normaux, tandis qu'il divaguait de ci de là, et laissa entrevoir sa véritable facette. La lueur morbide qu'il devait contenir la majorité du temps se remit à luire au fond de ses yeux, et son sourire s'étira tant qu'on lui donnerait l'apparence d'un chacal.
- Je pense qu'elle aurait besoin d'un sérieux nettoyage, répondit-il tout simplement, plantant ses yeux dans ceux de son compagnon de banc.
A l'allure de l'autre garçon, Damian sut que Mordred avait vu juste. Encore une fois. Ne se trompait-il donc jamais ? En même temps, pourquoi s'en plaindre ? Damian, qui était bien loin de s'imaginer faire des rencontres intéressantes, avait fini par tomber sur ce type, et à en croire Mordred, ils auraient pu difficilement espérer mieux. Quel était son nom, déjà ? Ah, non, ils ne s'étaient pas encore présentés. Amenant l'acte à la pensée, il tendit une main gantée d'une mitaine à l'autre gars, ne cessant plus de sourire :
- Damian Dovran.
De cette même manière silencieuse, Mordred communiqua avec lui. Une sorte d'alerte, mais non de danger. Puis, un rire, qui se mêla à une immense sensation de joie, comme si Mordred arrivait à l'accomplissement de quelque chose de fortement attendu. Ce rire muet passa d'une des âmes à l'autre, et Damian, par réflexe, se laissa aller à un léger ricanement entre deux bouffées de cigarette. Il abandonna le masque de la bienséance, celui qu'il prenait pour avoir l'air d'un adolescent, d'un étudiant des plus normaux, tandis qu'il divaguait de ci de là, et laissa entrevoir sa véritable facette. La lueur morbide qu'il devait contenir la majorité du temps se remit à luire au fond de ses yeux, et son sourire s'étira tant qu'on lui donnerait l'apparence d'un chacal.
- Je pense qu'elle aurait besoin d'un sérieux nettoyage, répondit-il tout simplement, plantant ses yeux dans ceux de son compagnon de banc.
A l'allure de l'autre garçon, Damian sut que Mordred avait vu juste. Encore une fois. Ne se trompait-il donc jamais ? En même temps, pourquoi s'en plaindre ? Damian, qui était bien loin de s'imaginer faire des rencontres intéressantes, avait fini par tomber sur ce type, et à en croire Mordred, ils auraient pu difficilement espérer mieux. Quel était son nom, déjà ? Ah, non, ils ne s'étaient pas encore présentés. Amenant l'acte à la pensée, il tendit une main gantée d'une mitaine à l'autre gars, ne cessant plus de sourire :
- Damian Dovran.
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Danner Farag
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par Danner Farag Ven 8 Avr - 18:15
Les âmes damnées
Welcome to the jungle. We've got fun and games. We've got everything you want, honey, we know the name
Danner laissa son sourire grandir au moment où Mordred commeça à ricaner. Il le vit abandonner soudainement son air d'étudiant parfait, ce qui envoyait un message clair : il savait, avait compris ou simplement sentait quelque chose en Danner, quelque chose qui le poussait à le considérer sur un pieds d'égalité. Bien. Ca faciliterait les choses lorsque la véritable discussion commencerait.
Saisissant la main tendu de son nouveau compagnon de banc, le Corbeau la serra avec énergie.
"Danner Farag. Enchanté. C'est pas tout les jours qu'on a la chance de rencontrer Mordred."
La phrase avait été dîte d'un ton très simple, celui d'une pure conversation amicale. Car, après tout, cette information n'était pas une grande découverte ou quelque chose d'extrêmement complexe à assembler pour le Spectre assit sur le banc, elle ne méritait donc pas plus d'enthousiasme. De plus, ça permettrait peut-être à de Damian de saisir la nuance, et donc de savoir à qui il avait affaire. Ca lui rapporterait quelques bons points en plus.
Fumant tranquillement sa cigarette, Danner balaya du regard leur environnement proche et soupira légèrement.
"Et bien, en effet, les trottoirs auraient bien besoin d'un coup d'éponge, certaines façades doivent être ravalés, et la législation générale concernant le dépôt sauvage d'ordure doit être changé. Mais j'imagine que tu parles d'un autre type de nettoyage, non ?"
Le test ne s'arrêtait pas encore. La question était en effet interprétable de milles et une façons. Répondrait-il selon son coeur ou essairait-il de dire ce qu'il pensait que Danner voudrait entendre ? Parlerait-il comme un jeune chien fou voulant bouter tout les méchants hors de ce monde, ou arriverait-il à faire preuve de sagesse dans ses propos et de réflexion éthique dans ses actes ? Danner, les yeux plantés dans ceux de son camarade et un vague sourire aux lèvres attendait ses réponses, jugeant, comme à son habitude.
par Damian Dovran Mer 20 Avr - 17:56
Les âmes damnées
Damian & Danner
“La plupart des rencontres vous laissent de glace, n'imposent aucun trace dans votre vie. Et puis il y a celles qui, au contraire, la change totalement.”
A l'entendre prononcer le nom de sa possession, Damian tressaillit légèrement, clignant plus vivement des yeux et relâchant son sourire suffisant l'espace d'un instant. Il se reprit à temps, la "voix" de Mordred lui susurrant, comme à son habitude, les meilleurs conseils possibles en chaque situation. Là, il lui envoya des ondes apaisantes, ainsi que l'explication du pourquoi du comment ce gars pouvait en savoir autant et surtout si vite. Damian, ayant compris, se rassura aussitôt. De toute manière, à en croire Mordred, il n'avait rien de dangereux, chose qu'il aurait pu deviner tout seul au vue de son air si peu hostile. Et si calme. A les voir ainsi, n'importe quel passant pourrait penser à deux bons amis de vieille date, discutant paisiblement. Toutefois, leurs paroles n'avaient rien de bien anodines, cachant derrière leur apparence simpliste toute une énigme, voire...
- Un test. Il te teste, mon garçon. Réponds-lui ce qu'il veut entendre.
- Et que veut-il entendre, selon toi ?
- Ta détermination. Ton intelligence. Le fait que tu es soutenu par une âme riche de plusieurs siècles d'expérience, ce qu'il sait déjà, certes, mais montre-lui comme nous sommes en osmose parfaite.
- Que dois-je lui prouver, au final ? Je ne sais même pas qui il est.
- Quelqu'un d'assez important pour que tu daignes faire de ton mieux ! Réponds-lui, ton silence devient... embarrassant.
Relevant doucement le menton, achevant sa cigarette d'une ultime bouffée avant de l'envoyer s'écraser sur le trottoir en une dernière braise rougeoyante, Damian poussa un léger soupir.
- Je vais être direct avec toi. Ne pas tourner autour du pot davantage...
- Oui, voilà, continue. Sois franc.
- Cette ville est dirigée dans l'ombre par une bande de tordus ou d'incapables, voire les deux. Leur cupidité m’écœure. A mon sens, le monde entier, à commencer par cette ville, aurait bien besoin d'un retournement de situation.
Il lâcha le regard de Danner, reprenant un air plus sérieux en fin de phrase. Plus qu'à voir si cette déclaration passerait, ou pas. A sentir vibrer Mordred au fond de lui, tel un animal en cage crevant d'impatience, il se dit qu'il était, tout de même, loin de comprendre l'enjeu dans lequel il se trouvait en ce moment même. Cependant, au fil des ans, il avait compris que sa possession était d'un grand secours ainsi que d'une bonne clairvoyance. Qu'avoir tort était rarement possible, en ce qui le concernait. Se laisser guider par lui plus que par sa propre volonté avait rapidement apparu à Damian comme une très bonne alternative, puisqu'il n'avait jamais été déçu, ou si peu. Bien peu que s'il s'était écouté lui-même. De ce fait, il réprima en douceur les vagues émotionnelles de Mordred pour ne laisser voir qu'une sérénité toute modelée par des années de pratique.
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Danner Farag
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par Danner Farag Jeu 28 Avr - 0:44
Les âmes damnées
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Danner gardait le regard fixé vers Damian. Il masquait relativement bien son embarras et sa surprise, mais le déguisement n'était pas tout à fait parfait. Il restait cependant très doué, et doté d'une capacité à cultiver. Et puis le silence que ses paroles avaient provoqué était juste assez long pour être très légèrement embarassant et la possession en avait parfaitement conscience, ce qui n'aidait pas vraiment son déguisement. Même s'ilne pouvait deviner son cheminement mental, il voyait Mordred s'agiter, probablement en train de conseiller le jeune homme dans sa réponse.
Puis il les vit s'arrêter de réfléchir et se préparer à répondre. Bah, prendre son avant de donner une réponse était loin d'être un désavantage, tant que la réponse qui suivait était convaincante. Et celle-ci était... et bien, attendue. Même si mordred était une entitée millénaire, il gardait aussi une mentalité très jeune, probablement partagée par son réceptacle. A partir de là, une réponse comme celle-ci était bien probable même si Danner avait espéré quelque chose d'un peu plus... et bien, d'un peu plus réfléchi. Mais bon, il avait eu du temps et des circonstances qui l'avaient poussé sur cette piste et lui avait foutu un coup de pieds au cul pour avancer, chose que peu de gens partageaient. Il apprendrait, peut-être même s'en rendrait-il même compte d'ici peu : Les dirigeants de ce monde n'étaient ni tordu ni incompétents, au contraire. Pour diriger une absurdité de cette taille, ils fallaient les voir pour ce qu'ils étaient : des gens intelligents armés d'une bonne connaissance de la société régnant sur une oeuvre centenaire ayant floués les gens pour les empêcher en dehors d'un cadre imposé. Ce n'étaient pas des fou furieux totalitaires riant de manière sinistres lors des orages dans leurs chateaux victoriens, et le peuple n'était pas une masse de moutonendoctriné n'attendant que la venu d'un messi pour les délivrer. Ce genre de conceptions étaient digne d'un adolescent de quatorzes ans avec un T-shirt che guevara, et encore.
Mais bon, le test n'était pas terminé. Jusqu'à la fin de celui-ci, il se devait de garder un visage neutre et une expression surprise et vaguement intéressé, comme tout bon DRH lors d'un entretien d'embauche important.
"Hum. Et tu la retournerais comment, cette situation ? Toi contre le monde ? Avec une armée ?"
Bon, là il lui avait donner des indices, mais de manière piégeuses. Ca s'équilibre, l'un dans l'autre. Personne ne pourrait l'accuser de favoritisme s'il ne donnait comme proposition que des mauvaises réponses, attendant une négation qui ferait montre d'un raisonnement personnel et pas d'un simple jeu sur ses réponses.
Pour l'instant, c'était le fait qu'il ait répondu avec franchise qui primait. Même si sa vision du monde avait des défauts, ces défauts n'existaient que par rapport à la vision différente de Danner. Avec un temps, il réussirait probablement à le convaincre à ses arguments. Et même s'il ne le faisait pas, leur réflexion progresserait un peu, donc au final rien ne serait jamais complètement perdu.
par Damian Dovran Mar 3 Mai - 9:32
Les âmes damnées
Damian & Danner
“La plupart des rencontres vous laissent de glace, n'imposent aucun trace dans votre vie. Et puis il y a celles qui, au contraire, la change totalement.”
Malgré la présence constante de Mordred, et son don analytique envers autrui, ce Danner apparaissait comme un mystère. Il le testait, cela ne faisait plus aucun doute, usant d'une espèce d'interrogatoire pour en savoir plus long sur lui. A l'inverse, Damian pouvait le regarder tout son soûl, il ne voyait qu'une page vierge. Pas une seule émotion ne venait trahir les pensées secrètes de ce gars, laissant le possédé dans l'ignorance la plus totale. C'était quelque chose qui avait le mérite d'agacer l'étudiant rebelle qui, à cette énième question, fit une moue à peine réprimée qui en disait davantage que de simples paroles... Seule la voix de Mordred, impérieuse, l'obligeait à garder ses fesses sur ce banc défoncé. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait sûrement planté Danner là, l'abandonnant à ses interrogations péremptoires.
Toutefois, il resta. Et, bien évidemment, se sentit obligé de répondre. Mais quoi ? A nouveau, ses méninges se mirent en marche en quête d'une déclaration adéquate, à la fois sincère et intéressante. A l'énoncé des perspectives qui semblaient offertes à Damian pour « renverser ce monde corrompu », pour reprendre ses termes, l'étudiant ricana doucement, d'un rire sans joie, pâle comme son visage. Il étira son dos qu'il vint coller contre le dossier de bois fendu et humide et glissa une main nonchalante dans sa tignasse.
- Seul, je ne suis rien. Une armée... Trop prévisible. Je ne vais pas te mentir, je n'ai pas encore d'idée bien précise de comment agir, je sais juste que seul je n'irais pas bien loin.
Plantant à nouveau son regard dans celui de son vis-à-vis, une nouvelle lueur éclairant ses iris, il lâcha d'un air malicieux :
- Assez parlé de moi. Et toi, que penses-tu de cette ville ? Toi qui sembles y vivre depuis plus longtemps, tu dois avoir un jugement moins étriqué que le mien. A moins que tu ne me donnes raison... De plus, tes questions m'indiquent que l'idée même d'une destruction dans le but de reconstruire ne t'est pas totalement dénuée d'intérêt. Ai-je tort ?
- Tu joues avec le feu... Je doute qu'il soit prompt à te lâcher le morceau le concernant si facilement. Tu risques plutôt de te voir envoyé paître... C'est malin.
- La paix. Pour une fois, la paix, Mordred ! Reste calme et observe...
C'était rare que Damian prenne le dessus de force, ne désirant plus écouter docilement Mordred. Cette fois, il avait envie que sa personnalité soit clairement mise en avant, avec ses propres choix. Il sentit Mordred se retirer doucement au fond de lui, un éclat de frustration vacillant telle une flamme mourante, balayée, cependant, par une brise de curiosité.
Toutefois, il resta. Et, bien évidemment, se sentit obligé de répondre. Mais quoi ? A nouveau, ses méninges se mirent en marche en quête d'une déclaration adéquate, à la fois sincère et intéressante. A l'énoncé des perspectives qui semblaient offertes à Damian pour « renverser ce monde corrompu », pour reprendre ses termes, l'étudiant ricana doucement, d'un rire sans joie, pâle comme son visage. Il étira son dos qu'il vint coller contre le dossier de bois fendu et humide et glissa une main nonchalante dans sa tignasse.
- Seul, je ne suis rien. Une armée... Trop prévisible. Je ne vais pas te mentir, je n'ai pas encore d'idée bien précise de comment agir, je sais juste que seul je n'irais pas bien loin.
Plantant à nouveau son regard dans celui de son vis-à-vis, une nouvelle lueur éclairant ses iris, il lâcha d'un air malicieux :
- Assez parlé de moi. Et toi, que penses-tu de cette ville ? Toi qui sembles y vivre depuis plus longtemps, tu dois avoir un jugement moins étriqué que le mien. A moins que tu ne me donnes raison... De plus, tes questions m'indiquent que l'idée même d'une destruction dans le but de reconstruire ne t'est pas totalement dénuée d'intérêt. Ai-je tort ?
- Tu joues avec le feu... Je doute qu'il soit prompt à te lâcher le morceau le concernant si facilement. Tu risques plutôt de te voir envoyé paître... C'est malin.
- La paix. Pour une fois, la paix, Mordred ! Reste calme et observe...
C'était rare que Damian prenne le dessus de force, ne désirant plus écouter docilement Mordred. Cette fois, il avait envie que sa personnalité soit clairement mise en avant, avec ses propres choix. Il sentit Mordred se retirer doucement au fond de lui, un éclat de frustration vacillant telle une flamme mourante, balayée, cependant, par une brise de curiosité.
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